Le mystère des chats qui retombent toujours sur leurs pattes enfin dévoilé
C’est un phénomène qui intrigue autant qu’il fascine : un chat qui chute semble toujours atterrir gracieusement sur ses pattes, comme s’il défiait les lois de la gravité. Mais comment font-ils ? S’agit-il d’un super-pouvoir félin ? D’un simple réflexe ? Ou d’un mécanisme complexe inscrit dans leurs gènes ? Aujourd’hui, on décrypte ce mystère scientifique qui a fait l’objet de nombreuses études depuis plus de 100 ans.
Un réflexe inné chez les chatons dès la 3ᵉ semaine
Le phénomène s’appelle le réflexe de redressement, et il est inné chez les chats. Dès l’âge de 3 à 4 semaines, les chatons commencent à développer cette capacité étonnante à se retourner en plein vol. Elle devient totalement fonctionnelle vers l’âge de 6 à 7 semaines. Ce réflexe leur permet, en cas de chute, de réorienter leur corps dans l’espace pour atterrir en toute sécurité.
Une anatomie taillée pour la chute
Ce n’est pas un hasard si le chat est aussi agile. Son corps possède plusieurs particularités qui facilitent l’atterrissage :
- Une colonne vertébrale très flexible, composée de plus de 50 vertèbres (contre 33 chez l’humain), ce qui lui permet de pivoter rapidement en plein air.
- Une absence de clavicule osseuse qui permet aux pattes avant de bouger de façon indépendante.
- Un centre de gravité bas et bien réparti, ce qui améliore la stabilité pendant la chute.
En somme, tout dans son corps semble pensé pour éviter le pire.
Étape par étape : comment un chat se retourne en l’air
Lorsque le chat tombe, il effectue un enchaînement précis de mouvements :
- Il repère la direction du sol grâce à son oreille interne (le vestibule), qui agit comme un gyroscope naturel.
- Il fait pivoter la tête, puis les épaules et le tronc.
- Le bassin suit, et enfin les pattes se tendent pour préparer l’impact.
- Juste avant de toucher le sol, il arche le dos et détend ses muscles pour amortir le choc.
Tout cela se passe en moins d’une seconde. Impressionnant, non ?
La hauteur idéale pour se retourner : pas trop bas, pas trop haut
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une trop petite hauteur est plus dangereuse pour le chat. En effet, il lui faut au moins 90 centimètres pour avoir le temps de se retourner complètement. Entre 1 et 7 étages, les chats s’en sortent souvent avec peu de blessures. Paradoxalement, à partir du 7ᵉ étage, les lésions peuvent être moins graves car ils atteignent une vitesse terminale constante (environ 97 km/h) et adoptent une position plane, comme un parachute vivant.
Des études étonnantes… et parfois controversées
Le phénomène a été observé dès le 19ᵉ siècle. En 1894, Étienne-Jules Marey, un physiologiste français, filme au ralenti un chat qui tombe pour la première fois. Il prouve que l’animal peut se retourner sans appui au sol, contredisant les lois de la physique connues à l’époque. Depuis, des vétérinaires ont analysé des centaines de cas de chutes pour étudier la résistance des chats. Certains résultats ont toutefois été critiqués pour des raisons éthiques.
Attention, ce n’est pas un super-héros non plus !
Si les chats sont incroyablement agiles, cela ne les rend pas invincibles. Chaque année, de nombreux félins souffrent de fractures ou de traumatismes après des chutes depuis des balcons ou des fenêtres ouvertes. C’est ce que les vétérinaires appellent le “syndrome du chat parachutiste”. Il est donc essentiel d’installer des protections aux fenêtres et de ne pas sous-estimer les dangers, même pour un chat qui semble “toujours retomber sur ses pattes”.
Le mythe est fondé, mais il repose sur des mécanismes biologiques bien réels. Grâce à un corps souple, un réflexe inné et une précision de mouvement digne d’un gymnaste olympique, le chat a développé une capacité unique dans le règne animal. Une autre preuve que nos compagnons à moustaches n’ont pas fini de nous étonner… même en chute libre !